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64 ESSAI HISTORIQUE

lie du Rhône sa propriété , lui adressait ce placet en vers» si souvent cité :

Qu’est-ce en effet pour toi y grand monarque des Gaules, Qu’un peu de sable et degraTiers ?

Que faire de mon lie ? Il n’y croit que des saules, Et tu n’aimes que les lauriers !

Pour être de rAcadémie d’Arles , composée de trente membres, il fallait faire preuve de noblesse. L’exception en ouvrait heureusement les portes à des roturiers, surtout aux lettrés faisant partie du clergé : on n’était pas très-sévère non plus sûr les parchemins de la seconde noblesse y car Roubin ayant été anobli fut élu ; mais les gentilshommes d’Arles finirent par devenir plus modestes que. besoin n’était pour remplir les fauteuils vacants. Ainsi devons-nous traduire cette inanition dont parle Anibert. Nous nous demandons pourquoi, lorsque sous la Restauration le soleil de Louis XIV, replacé sur l’obélisqoe, éclaira tant d’efforts rétroactifs vers les gloires du passé, on ne rétablit pas l’Académie d’Arles. Si c’est un regret. Il est bien désintéressé sous la plume de celui qui l’exprime ici ; car, outrGles bons gentilshommes d’Arles qui n’auraient rien à faire pour être de l’Académie, et les écrivains fidèles au sol dont les titres littéraires justifieraient l’exception, il est à peu près sûr que nous n’en serions pas. Ce fut M. de Morand, auteur dramatique et homme original, qui tenta vainement , sous le règne de Louis XV, de ressusciter l’Académie d’Arles ’.

M. de Morand aTait fait jouer la comédie de VEsp^’it du dï" 

vorce, où il mettait en scène sa belle-mère : quelqu’un lui ayant dit qu’on trouvait ce caractère forcé, il crut devoir, entre deux actes, s’avancer lui-même jusqu’à la rampe , et assurer le public que ce caractère invraisemblable était encore fort au-dessous de la vérité. Lorsqu’à ia fin du spectacle on annonça la seconde représentation