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demanda remise de toute l’artillerie et armes qai étaient au pouvoir de la commune. Le conseil délibéra^ disent les annales d’Arles, d’accorder à Sa Mqjesté tout ce qu^elle désirait. On transporta donc an fort Saint-Jean de Marsâlle, snr des allégé (bateaux du port d’Arles), ces canons, dont un senl bonlet avait forcé à la retraite le général de €haries-Quint, et qui depuis n’avaient fait d’autre bruit que celui des déchaînes en Thonnenr de rentrée du roi Louis xni et de son fils régnant.

Non-seulement le conseil n’avait rien à refuser aux désirs de Sa Majesté, mais encore, cédant à l’influence de flatterie générale qui seconda si bien la centralisation monarchique sous ce r^ne, il eut le tort de dépouiller la ville de ses plus précieux objets d’art, pour en faire présent au grand monarque ; perte plus difficile à réparer que celle de ses inutiles canons, remplacés par la fonte de dix-huit boites pour servir aux réjouissances publiques. "En juillet 1688, le premier consul d’Arles, Gaspard de Grille, alla offrir au roi la statue de Vénus, trouvée, quelques années auparavant, dans une fouille sur l’emplacement du théâtre antique. Sa Majesté daigna montrer sa satisfaction en donnant à M. Gaspard de Grille un superbe médaillon contenant son portrait^ avec une belle chaîne en or. « Ce député, dit M. de la Lauzière , historiographe de la ville d* Arles, remercia humblement Sa Mqfesté d’un si magnifique présent

» C’est la Vénus d’Arles qui est aujourd’hui au 

Louvre, et que Louis XIV avait fait placer dans sa galerie de Versailles. Nos archéologues modernes ont vivement réclamé contre cette adulation spoliatrice ; mais quoiqu’il y eût alors des-archéologues à Arles, entre autres le con

Abrégé chronologique et statistique d^ Arles, page 494.