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qu’il venait de quitter. En voyant qu’on mettait le feu au canon, le général espagnol battit en retraite. Quelque Arlésiens, fiers de ce facile triomphe, allèrent se poster dans la tour de Muy, où Charles-Quint devait passer, et tuèrent Pierre de Nassau , qu’ils prirent pour l’emperear. S’ils avaient un peu abusé des lois de la guerre, l’escorte de Charles-Quint les exécuta rigoureusement contre eux, en pendant ceux qui ne moururent pas les armes à la main. François I*’ visita Arles, et, en roi artiste, il s’étonna«  dit l’Histoire Chronologique, de l’abandon où les magistrats laissaient les monuments publics. I^ même réflexion est attribuée à Charles IX. Nos ancêtres, à cette époque, étaient, à ce qu’il paraît, plus soigneux de la conservation de leur orthodoxie que de leur ville.

Lors des premières guerres religieuses, le voisinage des huguenots de Nîmes n’exerça pas sa contagion sur Arles le Blanc y dont les principaux citoyens signèrent, le 10 avril 1579, une confédération contre les hérétiques. Les troubles de la Ligue firent encore éclater le pur catholicisme des Artésiens ; mais les ligueurs d’Arles montrèrent qu’il y avait toujours un reste du levain républicain dans la bourgeoisie. Leur chef, le lieutenant criminel Biord, jouant à peu près à Arles le même rôle que Casaux à Marseille, mit presque toute la noblesse en suspicion, en ressuscitant les anciens tribuns de 1251. Il excita contre lui et son ami, le jeune consul Larivière, une haine si forte, qu’on tenta de les empoisonner dans un repas où ils présidaient à une réunion des principaux ligueurs. Cette haine .a tellement inspiré tous les annalistes d’Aries, qu’il serait difficile aujourd’hui de justifier ces chefs du parti populaire de 1591 , traités de tyrans avec une évidente exagération. Biord avait introduit le duc de Savoie dans Arles ; il