Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/65

Cette page n’a pas encore été corrigée

54 BSSAI HI8T0BIQUE

frégate qui était mouillée au port de Bouc, et sur laquelle était un des consuls de File du Martigues [ ancien marin). Le corsaire voulut fuir ; mais il fut abordé par la frégate, qui lui tua quatre hommes et reprit les consuls d’Arles. On les fêta au Martigues, et puis ils furent reconduits à Arles , où ils fêtèrent à leur tour leurs libérateurs. Depuis ce temps, il y eut toujours un échange de bonnes réceptions, et même de présents ^ entre le Martigues et Arles. Il existait alors à Arles un bourgeois qui tenait un journal du moindre événement, et dont les mémoires sont en manuscrit à la bibliothèque de la ville : ce bourgeois , nommé Bertrand Boysset, a consigné l’histoire des pirates, et il ajoute qu’on en pendit dix-sept , en laissant la vie sauve au dix-huitième, parce qu’il se chargea de la pendaison des autres ’.

Le roi René , celui qu’on a surnommé le Bon , avait une affection particulière pour la ville d’Arles, où il établit deux foires libres, celle du 3 mai et celle dû 15 septembre. Rare prince, dans un siècle aussi turbulent que celui

Ce mémeB. Boysset parle du lion (V Arles. Anibert, qui le cite, 

lyoute avoir tenu lui-même entre les mains une quittance de ia nourriture dudit lion, datée de Tan 1453. Le clayaire ou trésorier de la cour royale payait les frais de Tentretien, et le geôlier en ayait soin. Puisque nous venons de citer Boysset, nous copierons cet extrait de son journal, qui prouve que Ton n’était pas moins amoureux de prodiges à Arles, dans le quatorzième siècle, que dans les douzième et treizième^ du temps de Gervais de Tilbury : « Van que desus (1396), eljoim VI de setembre, nasqueron dos en/ans mascles (Ttme bestia asina apelada sauma, aysins formais corne si fosan nais de fenna, » Ce qui signifie qu’il naquit d’une ânesse deux enfants mâles, aussi bien formés que s’ils étaient nés d’une femme. Boysset ajoute qu’on en écrivit au pape à Avignon , pour savoir si on devait les baptiser. Le pape et les cardinaux décidèrent qu’on en ferait des chrétiens.