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SUR ABLES. 63

service, eurent plus de succès que leurs devanciers. Le chef de ces condottieri, nommé Ferragut, commandait la place des Baux ; il vint , pendant la nuit , surprendre la ville par la porte Agnel , pilla , saccagea , massacra deux cents citoyens , viola des femmes , etc. Ferragut et les tuchins avaient des intelligences dans Arles ; quand ils Turent partis, leurs complices, dénoncés, subirent une justice rigoureuse : on en pendit vingt-huit , dont cinq nobles et un prêtre ’ ! On voit que la maison d* Anjou n’avait pas apporté aux villes libres de Provence toute la sécurité possible Quant à Arles , le bénéfice le plus clair de sa soumission semblait quelquefois être la charge prise par ses souverains, de nourrir à leurs frais le fameux lion que la république avait toujours entretenu, comme Temblême vivant de ses armoiries depuis le roi Boson. C’était Charles d’Anjou qui avait voulu, le premier, que cet autre roi captif devint son pensionnaire et celui de ses successeurs, comme dans Tlnde le Mogol reçoit encore sa liste civile des rois d’Angleterre.

Outre les tuchins, il parait que, sous Louis d’Anjou, les Arlésiens avaient quelquefois à redouter aussi des pirates qui osaient venir jusque dans le Rhône. Un de ces écumeurs d’eau salée et d’eau douce s’empara d’une barque où se trouvaient les consuls d’Arles avec quelques autres citoyens, allant en Camargue faire nue partie de plaisir. Il emmenait ses captifs lorsqu’il .rencontra une

LENOBLB DE LA Laczière, Abrégé chronologique. 
a La ProTence, énerTée à la longue par les fautes et les malheurs 

ds ses souTerains, était réduite aux abois sons le règne de René d*An-- Joo, » dit Anibert, qui ajoute en note : « Les conseils municipaux tHms à Arles à cette époque offrent un affligeant tableau de la dé* tresse où nos ancêtres étaient tombés. » {Mémoires hist., etc., t. III, page 345.)