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SUB ABLES. 47

C’est à rhistoire des croisades qu’appartient le récit de la captivité de saint Louis et de sa délivrance. Joinville nous a dit aussi, dans la charmante naïveté de son style, la prouesse chevaleresque de Charles d’Anjou, et comment le saint roi voulut que ses frères le laissassent seul en Palestine. Arles ignorait encore ce que le comte de Provence était devenu aux mains des infidèles, lorsqu’il débarqua à Aignes-Mortes. On apprit bientôt qu’il se disposait à faire payer cher à ses ennemis la fausse joie du bruit de sa mort. L’archevêque JeanBaussan, traître à sa double fonction de vicaire impérial et de protecteur des libertés de son diocèse, se rendit à Ntmes pour souscrire à toutes les conditions exigées par le prince. Il eut soin de stipuler la garantie de ses propres biens et des droits de son église, colo* rant d’ailleurs sa trahison du prétexte de sou zèle religieux, qui ne lui permettait plus de se soumettre à un empereur en guerre avec le pape. Le comte disposa tout pour le siège d’Arles, en rassemblant des troupes et harcelant les assiégés, jusqu’à ce que son frère Alphonse, avec qui il devait partager les dépouilles d’Avignon , vint se joindre à lui pour forcer d’abord la soumission d’Arles. Les villes alliées , menacées chacune de leur côté par le concert des deux frères, ne purent fournir à la république arlésienne les secours stipulés par le traité qui les rendait solidaires : sauf quelques arbalétriers de Marseille, Arles dut donc combattre avec ses seuls citoyens et quelques hommes d’armes de Barrai, chargés plus spécialement de défendre le château de Trinquetaille. Après les succès divers des premières attaques ^ le parti démocratique fut bien obligé de reconnaître que son énergie et son courage n’obtenaient plus cet assentiment général qui entretient les grands dévouements. Les partisans secrets de Charles commencèrent à lever la tète :