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46 ESSAI HISTORIQUE

que, les ArlésieDs, toujours excités par Barrai, se déclarèrent hautement pour Frédéric II, en guerre contre lesaintsiége. Il ne faut pas les accuser de ne pas avoir compris que le pape défendait alors Tindépendance des peuples contre Tempereur. Ce ne pouvait être qu’une bravade , car Frédéric était aussi incapable de les secourir que s’il eût été lui-même prisonnier des inûdèles ’. Ils lui envoyèrent une ambassade pour l’assurer de leur hommage. Mais daps le même temps , on ne sait sous quel prétexte, Barrai faisait un voyage en France, et y avait une entrevue avec la r^ente. 11 revint plus irrité que jamais en apparence contre les Français, plus ardent à suggérer les moyens extrêmes pour capter de plus en plus la faveur de la multitude. On sut plus tard que ce n’était qu’aûn d’épuiser plus sûrement l’énergie républicaine par ses excès. Car il venait de s’engager secrètement à réduire Avignon (dont il était aussi le podestat) sous la domination d’Alphonse, et Arles sous celle de Charles, les deux frères de saint Louis, à condition qu’il conserverait lui-même la possession de tous ses titres, et notamment de tout ce qui lui appartenait dans le territoire arlésien. Il y avait des restrictions à ce traité, Barrai stipulant qu’à la mort de Charles la république d’Arles rentrerait dans sa juridiction, comme à la mort de Raymond Bérenger : aussi ce fut sur d’autres bases que le prince lui-même traita avec Barrai à son retour.

Remarquons, da reste, que l’église d’Arles, fidèle à la tradition 

de son évéque saint Hilaire, devait être plutôt gallicane qu’nltramonfaine ; car, dès le quatrième siècle , saint Hilaire ayoit osé déclarer au pape Léon que sa juridiction devait s’arrêter aux Alpes. Vainement exclu de son siège, Hilaire résista, et groupa autour de son siège primatial toutes les populations gauloises, associées à sa résistance.