Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée

SUR AALB8. 45

tieuse lai interdisant d’ajouter, à ses soixante-dix-nenf domaines ou châteanx, ce nombre des terres dites baussengués ayant une valeur mystérieuse, et les deux figures du chiffre 79 qui l’exprimait se combinant selon les règles de la cabale.

Dans la nomination de Barrai des Baux , Jean Baussan vit une violation flagrante de ses droits d’électeur ; car il avait toujours eu ou prétendu avoir une voix consultative dans l’élection des magistrats supérieurs de la république, comme vicaire de l’empereur. 11 écrivit d’abord une lettre de remontrance, exhortant Barrai à se démettre d’une dignité qu’il occupait de fait et non de droit, enjoignant à ceux qui l’avaient élu de le déposer, et ordonnant à tout le peuple de le dépouiller du gouvernement de la villc^ sous peine de la privation de tous ses privilèges, dont, ajoutait-il , la commune n’avait joui jusqu’à présent que 2)ar la permission de ses successeurs et la sienne. Quelques chanoines eurent la hardiesse de porter ce message insolent au conseil rassemblé, qui le fit lire à haute voix. jà rumeur fut telle, que ces ecclésiastiques se retirèrent en s’estimant heureux de ne pas être égorgés par le peuple. Le pape avait alors en Provence un légat , qui ofTrit sa médiation : celte médiation fut repoussée. L’archevêque lança une sentence d’interdit sur la ville, excommuniant Barrai et tous les citoyens nominativement, livrant leurs biens au premier occupant , et déliant de toute obligation ceux qui avaient contracté quelque engagement avec eux. Autant pour faire ressortir l’inconséquence du prélat qui se donnait au parti fraucigène, tout en invoquant ses droits de vicaire impérial y que pour braver à la fois le comte de Provence et le souverain pontife, dont le légat aurait dû, selon eux, arrêter et même suspendre l’archevé-