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ration de gaerre au comte ; et cependant Charles dissimula encore ; car il cédait alors , comme son frère plus calme, à la grande préoccupation du moment : une croisade en Palestine venait d*étre décidée. On sait que princes et nobles sacriGaient à cette passion d’une guerre sainte tous leurs intérêts et toutes leurs affections , leur sage politique, s’ils passaient pour sages ^ et quelquefois, sacrifice plus difficile à Thomme , jusqu’à leurs penchants blâmables. Plus tard , dans toute la maturité du caractère et de l’âge, Charles, roi grave, législateur aussi bien que conquérant, abandonna ses États pour se croiser encore. En 1246, aurait-il pu résister à l’exemple de saint Louis, avec son sang moitié espagnol et moitié français, avec cette ardeur chevaleresque et cette dévotion monacale qui distinguaient les fils de Louis VIII et de Blanche de Castille ? Nimcs, Beaucaire, et toute la partie du Languedoc limitrophe du Rhône, appartenaient au roi de France depuis le traité fait en 1229 entre saint Louis et le comte de Toulouse. Ce fut àAigues-Mortes que les princes croisés vinrent s’embarquer. Plusieurs seigneurs de l’armée descendirent le Rhône , depuis Lyon jusqu’à Arles , avec leurs soldats , entre autres le bon sire de Joinville , qui appelle la ville Arles le Blanc , surnom qu’Arles reçoit quelquefois avant le treizième siècle , et qu’on explique en prétendant qu’il indiquait que la cité de Constantin s’était toujours maintenue pure de toute tache d’hérésie ’. Il parait qu’un très-petit nombre d’Artésiens se laissèrent entraîner à la croisade. Quelques-uns des gentilshommes qui auraient dû suivre l’étendard du comte

Ce soroom rappelle siiigiilièrement encore le géant Albion, qui 

a changé de nom parmi les hérétiques de Londres. .