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s’aiDDsa pas à faire une longue cour à la princesse. Il envoya en Provence des forces sufflsantes pour dissiper les Aragonais, et, le 31 janvier 1245 (1346], il reçut à Tautel la main de Béatrix, que Romée de Villeneuve avait voulu conduire lui-même à Lyon ^

Un troubadour, Aimeri de Peguilain, avait écrit au sujet de ce mariage : «An lien d’un brave seigneur , les Provençaux vont avoir un maître. On ne leur laissera plus bâtir ni villes, ni forteresses. Subjugués par les Français, ils n’oseront plus porter de lance ni d’écu » Cet avis regardait surtout les princes encore indépendants, et les villes libres enclavées dans les États du comte de Provence. Arles s’en émut, et se hâta de conclure la paix avec le seigneur des Baux , sou plus proche voisin , qui se voyait menacé tout autant que nos républicains. Quelques honnêtes citoyens s’écrièrent qu’il fallait complimenter le nouveau comte sur son avènement, et lui demander la confirmation des privilèges accordés à la commune d’Arles par ses prédécesseurs. Le parti démocratique , avec l’instinct plus vrai du péril , non-seulement crut devoir éviter tout semblant d’hommage, mais, occupé alors à reviser la constitution , c’est-à-dire, les statuts constitutifs de la cité, ce parti rédigea un article spécial qui condamnait à la peine capitale {si capi potuerit, caput ei amputetur), et, en cas de contumace, au bannissement perpétuel , sans révocation possible par les consuls , le conseil , ou même par tout le parlement (vel etiam per totum parlamentum) , quiconque oserait proposer publi-Vn article da trailé de mariage de Charles d’Anjoa afec Béatrix sohstituait les rois de France aux comtes de Provence, si oeax-ei mouraient sans enfants mAles.