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successivement à toutes les puissances du dehors qui peuvent lui oflrir leur appui et fortifier ses prétentions , soit par des diplômes, comme l’empereur, soit par une usurpation pacifique, comme le comte de Provence, ou, plus tard, par une usurpation conquérante, comme Charles d’Anjou. Ainsi Tarchevôque favorise l’intronisation d’un vicaire général de Frédéric II ; puis, quand ce vicaire général est chassé, le prélat consacre l’inféodation viagère de la ville à Raymond Bérenger , et , après la mort de ce prince , il n’hésitera pas à se rendre dans le camp français. Dans l’enceinte des murs, Jean Baussan prêche la paix, mais en furieux, par les menaces d’excommunication, et souvent par l’excommunication même.

Avant que la république d’Arles eût confié au comte de Provence la juridiction de la ville sa vie durant, la podestatie avait été suspendue à la suite d’une émeute, et une faction, organisée en confrérie, s’était emparée du gouvernement, par la nomination de magistrats qui prirent exceptionnellement le titre de baillis. Cette faction était l’expression d’uu parti démocratique qui commençait à soupçonner la noblesse et le prélat d’être en même temps hostiles à Fempereur et à l’indépendance républicaine. Sans doute que ce parti ne fut que comprimé et non détruit par l’ascendant de Raynaond Bérenger, prince vraiment populaire dans toute la Provence : aussi lorsque, quelques années après(l 246), Raymond mourut, ce fut ce même parti qui eut seul la hardiesse de rétablir la république, et de prendre en main les rênes du gouvernement, nommant d’abord des consuls, puis des recteurs. Les circonstances étaient graves, et il fallait du courage pour ne pas désespérer de Tindépendance du pays. Quelques-uns de ces démocrates, grandissant avec les circoDstances, mon-