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SUB ARLES. 35

de choisir pour podestat un homme de la religion catholique, dont la réputation avantageuse fit espérer une heureuse administration. Le podestat d’Arles devait être un étranger : « Il nommoit un juge étranger comme lui, et quelques autres officiers inférieurs ; » mais, d’ailleurs, il ne pouvait exercer une dictature que tant que la confiance des citoyens lui était acquise ; car, par une jalousie prudente, en même temps que le podestat on élisait un juge supérieur de la commune, par-devant lequel on pouvait appeler des décisions du juge du podestat. Une tranquillité plus relative qu’absolue justiGa pendant quelques années la magistrature nouvelle. La politique artésienne n’en fut pas mieux inspirée^ lorsque la république fit la faute d’aider le comte de Provence, en 1228 et en I230,danssa’ querelle avec Marseille. Au reste, les seigneurs n’entendaient guère mieux leurs vrais intérêts que les villes libres, et les Marseillais trouvèrent un auxiliaire puissant dans le comte de Toulouse. Cette querelle mit bientôt tout le Midi en feu. La paix conclue, le comte de Provence exerça fatalement son influence sur les Arlésiens, en leur recommandant pour évêque Jean Baussan, évéque de Toulon, d’une famille toute dévouée au comte, et que son ambition personnelle rendit le fauteur de nouveaux troubles dans une ville qui aurait eu surtout besoin d’un prélat pacificateur. Depuis son avènement (1232) jusqu’à l’extinction de l’indépendance arlésienne (1252), Jean Baussan joue un rôle funeste dans ce drame de vingt ans, où se dessinent à côté de lui des hommes également passionnés, les uns pour le combattre, les autres pour conspirer avec lui la perte de la république.

La grande ambition de l’archevêque était d’exercer la juridiction temporelle de la ville : on le voit s’adresser