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à Pise, villes plus hardies, avec lesquelles ils conclorent plus d’un traité de commerce. Dans les premières années du treizième siècle, ils ne prirent part que très-prudemment encore aux guerres de religion qui ensanglantèrent le Languedoc, lis ne comprirent pas que le comte de Toulouse était bien moins le chef d’une hérésie que le défenseur de la liberté de conscience, et ils le laissèrent succomber sous le fanatisme ambitieux de Simon de Montfort. La croisade des Albigeois n’était que la première période de l’intervention des princes et des peuples de la langue d’oil dans les affaires des princes et des peuples de la langue d’oc. On pourrait s’étonner davantage qu’Arles n’ait pas eu l’intelligence de ses vrais dangers, si, comme nous l’avons avoué, la république n’avait pas de tout temps concentré son égoïste indépendance dans la jalouse conservation de ses privilèges impériaux. Cet esprit étroit lui fit seul préférer à l’alliance de Philippe-Auguste, vainqueur à Bovines, la reconnaissance d’Othon IV, réduit au titre unique de roi d’Arles , qui, en considération du zçk et de h fidélité des citoyens d’Arles, confirma leur’ consulat avec tous les honneurs et prérogatives que leur avait accordés Frédéric l^"", son aïeul. Celte confirmation impériale du 24 novembre 1214 ne donna aucune force nouvelle à l’autorité des consuls arlésiens,

  • et l’anarchie d’Arles devint telle^ que^ le 8 des ides

de février (comme on désignait alors à Arles le 6 de ce mois), le conseil municipal, rassemblé dans une salle de l’archevêché, déclara qu’il n’y avait de salut que dans une magistrature nouvelle conûée à un seul. Cette dictature élective devait être annuelle ; et c’était du reste, jusqu’au nom , la même qu’avaient adoptée , déjà à cette époque, plusieurs république^ d’Italie. Les électeurs furent diargés