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3 :2 ESSAI HISTOBIQUE

Tous ces détails disent assez combien il manquait encore de garanties à Tindépendance d’Arles , mais ils prouvent aussi que tous ces monarques, comtes et gouverneurs d’Arles, ne se considéraient plus que comme des titulaires ; et, par le fait, ils ne contestèrent jamais sérieusement aux Artésiens le droit de se gouverner eux-mêmes, c’est-à-dire, d’élire les chefs directs du gouvernement intérieur, de l’administration et de la justice. En un mot, pour nous servir d’une expression moderne, la souveraineté du peuple était reconnue dans la constitution arlésiame, malgré toutes les réserves de l’empereur en faveur de son droit régalien, malgré celles du comte de Provence, tour à tour allié utile et voisin ambitieux, malgré celles de l’archevêque, qui, suivant l’occasion, se prévalait de son titre de vicaire de l’Empire et des privilèges de ses fonctions spirituelles. Il faut ajouter encore que cette souveraineté populaire n’offusquait guère la classe noble dans une ville toute romaine , où les trois ordres (nobles, bourgeois et gens de métiers) avaient une commune origine et des droits distincts , dans une ville où le dernier des citoyens était homme libre de temps immémorial, sans qu’il eût été jamais question d’affranchissement, et par conséquent de servitude dans le sens féodal ; dans une ville enfin où la liberté politique se confondait avec la liberté personnelle. Plus tard^ sous ta monarchie de Louis XIV, Arles conserve encore ce caractère, et dédie son obélisque au grand roi, au nom du sénat et du peuple {senatm populusque Arelatensis) , comme si raineté de ce royaume, rarchevèqiie de Trêves donnant sa voix dans les élections des rois des Romains et au sacre des empereurs, en qualité de primat des Gaules et de chancelier du royatime d’Arles,