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38 ESSAI HISTORIQUE

ptrtie, depuis quatre siècles, de cette nationalité française qui couronne au même Panthéon les gloires du Midi et celles du Nord ; mais il doit nous être permis de dire que la fusion, moitié violente, moitié diplomatique, des municipalités de la langue d’oc dans la centralisation de la langue d’oil , annula tout à coup un progrès de civilisation originale et indépendante qui avait produit la poésie de ces troubadours, d’où procède non-seulement toute la littérature italienne, Daute, Pétrarque, F Arioste, etc., etc., mais encore les poètes primitifs de la littérature normande et anglo-normande. £n Angleterre, Chancer, sous plus d’un rapport, fut un troubadour écrivant dans un idiome du Nord.

Au reste, la république d’Arles, qui eut ses propres poètes, c’est-à-dire nés sur son sol, et qui inspira plus d’un sirvente aux poètes de la langue d’oc, ne peut citer qu’un ou deux de ses citoyens parmi les plus illustres. Nous disions tout à l’heure, et c’est ce qui l’explique, que la période de l’indépendance politique d’Arles fut continuellement troublée par les discussions domestiques. Sur un théâtre plus borné, la petite Rome gauloise reproduit les luttes de la grande république romaine’, à l’occasion de l’institution du consulat, de la puissance tribnnitienne et de la dictature ; mais il y a toujours cette différence entre Rome et Arles, qu’au-dessus des magistrats républicains que la ville se donne, on voit souvent reparaître un Villeiienve, qu’on suppose avoir deviné la grandeur de Tunité française, était-il, en effet, IMiomme vertueux et le politique clairvoyant digne des éloges du Dante I Mais, pour Tabsoudre comme pour le condamner, lui et les autres seigneurs /ra72ci$^5, nous aurions besoin d’un cadre plus large que celui de ee simple résumé des annales arlé-