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26 ESSAI HISTORIQUE

Quoique rinstitation du consulat ou du gouvernement d’Arles par des consuls annuels remonte au delà de 1150, la république ne fut réellement constituée et relativement iiidépendante que pendant les cinquante premières années du treizième siècle, alors qu’elle se considérait elle-même comme émancipée, et ne se remettait en tutelle que de son propre mouvement, quand elle avait assez de son inquiète liberté.

Malheureusement, sous la république comme aujourd’hui, Arles ne contenait pas une population sulUsante pour se défendre’. Elle n’était forte que de la faiblesse on de la division de ses voisins. C’était là le premier vice de la nouvelle organisation politique de la ville d’Arles , vice qui n’aurait pu se corriger que par un principe de sympathie expansive assez fort pour attirer les habitants des États voisins, les agglomérer autour de la Rome gauloise, et composer peu à peu l’unité relative des membres recevaut la vie du cœur qu’ils défendent. Ce principe eû^ adouci et corrigé les imperfections de l’administration intérieure. La république romaine avait pu s’en passer avec ce patriotisme à la fois orgueilleux, violent et tolérant^ que nous appelions tout à l’heure sa force d’assimilation : la Rome gauloise aurait pu y suppléer par le sentiment de tante de l’industrie agricole da pays, la principale source de sa richesse ; car, sans les engrais de ses grands troupeaux, la fertilité de ses terres à céréales s’épuiserait. M. J.-J. Estrangin dit avec raison que la plus belle ligne de chemin de fer ne sera jamais aussi utile au territoire d’Arles que les grands troupeaux de bètes à laine, de bœufs et de chcTaux qui le fécondent depuis des siècles. {Descript. de la ville <r Arles, 489.)

Arles^ qui avait eu cent raille habitants sous les Romains, n’en 

avait plus alors que quarante à cinquante ; le chiffre de la population actuelle est de vingt et un mille.