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SUB ABUS. 25

d’une part, et le roi d’Aragon de l’antre, intervenaient à tous propos comme tuteurs ou prétendants pour leur compte. L’empereur suscitait un prétendant de plus dans la maison de Baux, jusqu’à ce qu’il pût imposer directement sa propre autorité. I^ république d’Arles était donc mue alliée importante an milieu de toutes ces divisions ; mais elle devait pencher assez volontiers pour le souverain le plus éloigné, qui ne pouvait songer à s’établir chez elle en permanence. Cette politique nous semble expliquer le bon accueil que recevaient à Arles dans l’occasion les princes de la péninsule espagnole. Alphonse, roi d’Aragon, oitre antres, venait fréquemment à Arles, et y tenait une cour où brillaient, à côté de ses braves chevaliers, quelques-uns des premiers maîtres de la gaie science. Alphonse donnait des fêtes aux dames , des jontes , des carrousels, des combats de taureaux. C’est de cette époque au moins que date l’adresse héréditaire des Arlésicns dans ces courses et cesferradesy où gentilshommes, bourgeois et artisans se montrent encore, à pied et à cheval, les rivaux des picadors et toréadors espagnols. Ayant franchi il y a quelques années les Pyrénées, nous rencontrâmes, dans les yallées de l’Aragon, de nombreux troupeaux de mérinos avec l’avant-garde sonore des béliers et des ânes chargés du bagage de la bergerie, qui nous rappelèrent les troupeaux bêlants de la Crau et de la Camargue, qui vont passer aussi les étés à la montagne. 11 nous eût été difficile de ne pas attribuer aux traditions aragonaises les habitudes nomades des nôtres , et nos règlements sur la transhumance, qui sont analogues à ceux de la mesta d’Espagne ’ .

On élève dans la Cran d’Arles seulement plus de trois cent mille 

bfttes à laine. Cette éducation du bétail est la brandie la plus impor- %