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24 ISSAI HISTOBIQUE

dits de l’ancienne république. Ce territoire, comprenant le Trébon, la Crau , le Plan du Bourg et la Camargue , forme aujourd’hui encore une commune plus considérable que telle souveraineté d’Allemagne et d’Italie. Dans les cinquante premières années de la période que nous venons d’indiquer, ce sont les prétentions quelquefois simultanées des princes de la maison de Barcelone et du seigneur de la maison des Baux qui mettent la république sur le lit de Procuste. Ces hautes puissances féodales, outre leurs droits d’investiture impériale sur toute la Provence, possédaient personnellement des forts aux portes de la ville, des maisons dans son enceinte , des domaines enclavés dans son territoire. Les prétextes ne leur manquaient donc pas pour s’immiscer dans la chose publique [rem publicam), soit pour réclamer légalement leur part des intérêts communs, soit pour chercher une mauvaise querelle. La république, de son côté, était alternativement poussée à éluder une question et à la décider par les procès ou par la force ; mais le plus difCciie était de se maintenir en équilibre entre ces voisins guerroyant entre eux : que les Arlésiens se déclarassent pour l’un ou pour l’autre, ou qu’ils gardassent la neutralité, ils étaient toujours sûrs de payer une partie des frais de la guerre. Comme la république laissait à chacun de ses nobles la liberté de choisir leurs bannières , on en voyait dans les deux camps , ce qui dispensait le vainqueur d’aucun égard pour la ville. Il est donc dirficile de déterminer le rôle d’Arles dans cette longue Iliade qui se passa sur les bords du Rhône pendant les démêlés des lils et des neveux de Raymond Bérenger l^ qui avait laissé à son ûls aîné le comté de Barcelone, et à son cadet le comté de Provence , sans songer à éteindre les droits des filles à la succession. Le comte de Toulouse