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nale, et, malgré son second titre de comte d’Arles, le comte de ProTence^ lenr lieuteDant, n*en exerçait guère d’autre sur la vieille cité romaine. Arles, éludant sans cesse la triple prétention des grandes maisons souvent rivales de Provence, de Toulouse et de Barcelone, ne reconnaissait pour son seigneur direct que son évéque , seigneur électif ^àvie comme tout suzerain ecclésiastique, lequel respectait en général dans son diocèse les statuts de la cité et les traditions municipales du droit romain ’. L’indépendance traditionnelle d’Arles se manifesta donc, et prit sans obstacle la forme républicaine, lorsque les Césars laissèrent démembrer l’empire d’Allemagne, trop heureux de conserver en Italie et en Provence quelques titres sans valeur, et de figurer en tète des chartes républicaines comme protecteurs delà liberté des citoyens.

De 1150 à 1251, Arles se gouverna par elle-même, tantôt resserrée dans les limites d’un quartier de la ville qui sous tons les régimes semble conserver ses privilèges municipaux envers et contre tous, à peu près comme la Cité de Londres en Angleterre, tantôt ressaisissant la juridiction complète de son territoire, lequel, ayant près de cinquante lieues de circonférence , constituait les états proprement

« Depnk loigtemps, dit Auibert {Mémoires historiqties et eritU 

queg smr r^neimine r^bUque d^Arles), tes évéques de France avaiest attiré à eux tonte rautorité mimicipaie, par la réiinioii qui s’était faite à leur dignité de l’important emploi de défenseur de la cité, lequel, dans les villes Jadis soumises à l’empire romain, représentait te tribonatde l’aDcienne Rome. » A Arles, plus qu^ailleurs, les éYèqnes s’étaient attribné cette fonction, d’abord toute morale et politique, qui s’appuya à la longue sur leur puissance temporelle, quand ils eurent, eux aussi, leur part de territoire dans la ville et le diocèse.