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20 ESSAI HISTORIQUE

OU de les exterminer ; — recommandation que Pépin suivit à la lettre.

Ce fut lousouf ben Abd-el-Rbaman qui faillit être le premier calife d’une dynastie musulmane à Arles, où il croyait pouvoir régner avec Tassentiment de la noblesse dupaysy fort peu reconnaissante à Cbarles Martel de ses victoires. Ce prince arabe avait transformé Famphithéàtre en Casauba ou palais fortifié. Soit qu’il eût posé lui-même sur ce monument les tours qui dominent encore ses arceaux, soit que ces tours qui n’ont rien de mauresque eussent été érigées contre lui, elles sont souvent citées comme les témoins de pierre de la domination sarrasine, et elles prêtent au colysée arlésien un caractère unique entre tous les édifices du même genre. Étonnante ruine , qui porte fièrement cette superstructure pittoresque, après avoir été dégradée et mutilée dans ses fondations , dans ses galeries, dans ses arcades, dans ses pilastres, dans tous les détails, en un mot, de sa vaste circonférence ; car, après la guerre , l’amphithéâtre fut livré à cette population rustique, dont la guerre avait sans doute démoli les demeures champêtres. J’ai vu dans mon enfance, au milieu fle cette arène romaine, toute une ville du moyen âge, assez mal alignée, avec ses rues et sa place publique. Des masures s’étaient les unes appuyées, les autres suspendues aux larges pierres des gradins intérieurs , creusant leurs cheminées sous les voûtes supérieures, et transformant en étables ou en caves quelques-unes des galeries qui avaient autrefois servi de cages aux bêtes féroces ’. Pendant le règne de Charlemagne, les Sarrasins n’osèrent plus reparaître dans le midi de la France, quoique

L’amphithéâtre est aujourd’hui entièrement déblayé.