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16 ESSAI HISTORIQUE

qu’un vil eunuque , victime qui a dû mourir pour l’empereur’. Quelques-uns des gardes introduits entraînent Maximien , d’autres emportent le cadavre. Après cette horrible scène^ le peu de raison qui restait à l’ancien collègue de Dioclétien avait disparu ; conduit à Marseille , enfermé dans la forteresse où il avait naguère été fait prisonnier, il s’y vit entouré des faotômes de son désespoir, et ne leur échappa qu’en se pendant à une poutre. Arles , outre les avantages de sa situation , avait sans doute un autre titre aux yeux de Constantin : c’était une des premières villes de l’empire qui eussent embrassé la foi chrétienne. La tradition prétend que l’église d’Arles avait été fondée par Trophyme , un des disciples des apôtres , qui est resté son patron spécial après avoir été son premier évoque. Le premier concile de l’Occident avait été tenu à Arles en 314 : n’est-ce pas un témoignage que la ville aimée de l’empereur converti était en effet celle où les chefs de l’Église pouvaient se croire dans une enceinte toute chrétienne* ?

Cependant, à Arles comme partout^ les monuments du paganisme survécurent quelque temps encore au paga-Supponitur quidam vilis eunuchus, qui pro imperatore nuh riatur, dit Lactance. Le savant auteur de l’Histoire des Gaulois a raconté cette légende avec tous ses détails, et en a fait un des plus beaux passages de son troisième volume. Seulement, peut-être fallait-il faire plus clairement comprendre pourquoi on avait choisi pour mourir un vil eunuque plutôt qu’un autre esclave. Il est évident que le meurtre fut commis dans le lit de Timpératrice.

II s’est tenu à Arles, à différentes époques, vingt conciles : en 314, 

352,443,453 (cette année, Tégiise deN.-D. la Major fut dédiée à la Vierge, en présence de trente-quatre évêqoes), 454, 455, 463, 473, 477 » 524, 553, 813, 1059, 1205, 1210, 1234, 1236, 1246, 1260 et 1275.