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SUR ARLBS. i^

mari ; elle sonfTril amèrement des accusations et des plaintes de son père. Cette démence et cette haine lai firent peur : elle crut devoir dénoncer le vieillard à Constantin , afin qu’il se mit sur ses gardes, regrettant d’avoir sollicité pour lui une dangereuse liberté. Constantin ne voulait pas que Fausta pût lui reprocher la rigueur qu’il jugeait enfin nécessaire. H prétendit ne pas croire à tant de haine, et Fausta dut lui avouer que dans son délire Maximien lui avait proposé de le laisser pénétrer la nuit jusqu’à la couche conjugale, se chargeant de venger de sa main ce qu’il appelait leur commune injure, en délivrant Fausta d’un époux indigne, et lui-même d’un gendre ingrat. Constantin, affectant encore d’être incrédule, quoiqu’on puisse tout supposer d’un insensé., exigea que Fausta lui prouvât qu’elle avait bien entendu. Par son ordre elle feignit de se prêtar à l’homicide fureur de son père. Maximien reçut de sa fille la clef de sa chambre à coucher ; elle espérait qu’il reculerait peut-être , et aurait horreur de sa haine en se voyant si près du crime qu’elle lui conseillait. Maximien était de cette race de barbares dont Rome antique eût pu faire à son choix des bourreaux ou des empereurs. Il n’hésita pas ; sa main put s’armer du glaive sans trembler. A l’heure où Fausta lui avait dit que Constantin formait toutes les nuits auprès d’elle, il traverse le vestibule, s’imagine tromper les gardes, auxquels on a dit de croire tout ce qu’il leur dira, pénètre dans la chambre de l’impératrice, marche droit à î’alcdve, et frappe à coups redoublés l’homme couché à calé de sa fille. Aux cris d’horreur de Fausta, il répond par l’exclamation de sa vengeance satisfaite. En ce moment toutes les portes s’ouvrent, les flambeaux brillent, l’assassin voit paraître Constantin et reste confondu ! L’homme immolé dont le sang inonde le lit et la chambre n’était