12 ESSAI HISTOBIQUE
naissante. A l’époque où Maximien loi amena soudain sa fiile à Trêves , le César des Gaules avait à Gonstantinople une première femme unie à lui par ce mariage, facile à rompre, qu’on appelait le concubinat. Elle devait lui être chère, car Minervina lui avait donné un fils^ parvenu à sa dixième année. Mais Maximiana Fausta apparaissait à Constantin parée à la fois d’une beauté divine’, des dons d’un esprit cultivé, et de la pourpre impériale. 11 l’avait connue enfant : il se rappela alors, souvenir bien effacé, qu’ils avaient échangé autrefois dans leurs jeux des présents, gages d’une innocente tendresse, et ces noms de fiancé et de fiancée, qui autorisent de si tendres familiarités. Minervina fut répudiée, quoique son fils Crispus restât investi de tous les droits d’un (ils atné. Les noces à peine terminées, Maximien veut déjà arracher son gendre aux douceurs de son nouvel hymen. Il ne lui suffit pas que Constantin l’ait reconnu pour empereur, afin qu’il pût recevoir de lui le même titre : il exige qu’il l’accompagne en Italie, pour lui conquérir sur Galère quelque chose de plus qu’une dignité honorifique. Constantin lui répond par des objections évasives qui lui révèlent qu’il a trop attendu de cette alliance, et il le laisse partir seul, heureux de penser que Galère et lui vont s’entre-détruire à son profit. Maximien, chassé d’Italie, se retourne vers Dioclélien, qu’il cherche à séduire par le tableau de autre qu’eu L lieu ie carnage des prisonniers bruclères livrés aux bétes féroces par Constantin, ce carnage, qui dura plusieurs jours, atteste la cruauté païenne de ce prince. La mort tragique de son fils Crispus, qui fournirait un pendant à la tragédie de Phèdre ou à celle de Philippe m, nous démontre que Constantin chrétien ne fut guère moins barbare que Constantin avant sa conversion. 1 Puella divlno décore venerabilis.
