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avec la fille deSenanus, le roi gaulois d’Arles. Quelques Grecs de Marseille avaient bien pu se mêler à la popotation ligure , lorsque Mari us vint eu Provence combattre les Cimbres, et y créer les premiers monuments de la puissance romaine ; mais ce sont ces monuments de Marins qui prêtent enfin des dates historiques à rorigine d’Arles.

A la Crau, la plaine pierreuse do l’antique Théline, et aux autres parties du territoire primitif d’Arles , la rencontre des derniers flots du Rhône avec ceux de la mer avait eu pour résultat d’ajouter une lie d’alluvion annuellement agrandie par les délaissements de la Méditerranée y que le fleuve repoussait ainsi vers le golfe de Lion. La navigation des embouchures était sans doute dangereuse du temps de Marins, comme elle l’est encore quelquefois de nos jours ’ : le général romain , voulant faciUter à son armée le transport des vivres qui lui étaient amenés par mer , éluda l’obstaele de la barre du Rhône , en faisant creuser ce canal latéral qui porta longtemps le nom Aq Fosse Mariane, L’Ile Artésienne, la Camargue, s’appela aussi le Champ de Marins ( Caii Marii ager ) ; mais ce nom de Camargue, qui se trouve dans la langue espagnole {comarca, frontière), pourrait bien avoir une Âymologie plus moderne que cette contraction prétendue des noms de Marins.

Après Mariusf, Arles reçut la visite de Jules César, qui raconte dans ses Commentaires, qu’il y fit construire douze «vaisseaux longs» {naves long œ) y pour l’aider à soumettre Marseille, soit que ce fussent des bâtiments de guerre, soit que ce fussent seulement des bâtiments de transport , premiers types des allèges du port actuel. Arles 1 ’.Honoré Clair, Mémoire sur les embouchures du Rhône,