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6 BSSÀI HISTORIQUE

dates des annales de toute la Provence. Quelques-uns des événements de l’histoire d’Arles, toutefois, n’ont qu’une importance relative ou purement locale ; et ils ne sauraient être mis en relief que dans une espèce de notice biographique de la ville seule.

Arles, comme toutes les cités nobles et déchues ’ qui n’ont plus que leur passé pour se consoler du présent, a toujours été très-jalouse et très-glorieuse d’une origine qu’on est obligé de rechercher jusque dans les temps mythologiques. La géologie, science positive, qui croit avoir retrouvé toutes les dates de la création, peut donner la clef de quelques-unes des fables arlésiennes. On doit donc mentionner au moins ces énigmes symboliques, en renvoyant aux savants ceux qui veulent en connaître le mot. Ainsi, une partie du territoire d’Arles, la Crau (campus cravensis) , est une vaste plaine de cailloux roulés, comme les galets de certaines plages. Hercule revenant de l’Ibérie, où il était allé enlever les génisses de Géryon , fut arrêté dans la plaine d’Arles par deux géants, nommés Albion et Belgion ou Bergion, fils de Neptune. Ayant épuisé contre eux ses flèches , il invoqua Jupiter, qui , pour écraser les adversaires de son fils , fit pleuvoir une grôle de cailloux. Tel est le mythe raconté par Pomponius Mêla*. La science moderne a décidé qu’un cataclysme des premiers âges du monde a réellement produit ce dépôt diluvien, qui existe dans plusjeurs autres vallées de la Durance et du Rhône. Une dent de requin,

Urbs nobilis est une expression d’Ausone, qui a écrit un 

poëme sur les villes nobles, dans lequel Arles figure.

De situ orbis, II, V : « Herculem contra Albiona et Bergiona , 

Neptuni liberos, dimicantem, cum tela defecissent ab invocato Jovc adjutum imbre lapidum ferunk. »