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lOG LE DERNIER

— ft Parmi tous les grands personnages que vous avez reçus, ne s’en trouverait-il pas qui pourraient vous aider à découvrir si Carlevan est réellement réduit à Tétat d’esclave chez les païens d’Afrique ?

— « Je vous promets de ne pas l’oublier, Armandc ; et une fois bien renseignés, nous nous occuperons de sa rançon.

— « Maintenant , senhor , dit Armande , c’est aa jurisconsulte que je m’adresse. Quelle serait la peine prononcée contre un citoyen qui aurait ouvert à un prisonnier les portes de sa prison ?

-> « Ce serait ici le cas ou jamais^ répondit le marécbal, de priver le citoyen lui-même de sa liberté. Eh bien, non, encore un cas d’amende ; mais très-peu de chose, ma fille ; ne vous en inquiétez pas, car je devine maintenant que vous auriez peur de ne délivrer un esclave des païens que pour en faire un pensionnaire de maître Ferréol.

— « Mille grâces^ senhor maréchal, dit Armande en se levant ; je n’abuserai pas plus longtemps de vos rares loisirs. »

Le maréchal la laissa s’éloigner, après lui avoir encore adressé quelques paroles courtoises ; puis quand il eut repris sa plume : » En vérité, dit-il, se parlant à lui-même, celte excellente fllle me prive là d’une anecdote curieuse, qu’il faut que je biffe de mon livre : il paraîtrait décidément que le lion n’a pas dévoré deux hommes ; car j’avais écrit deux ; et, d’après ce que raconte Armande, il n’en aurait pas même dévoré un. Quoiqu’il soit dur à un auteur de raturer toute une page , je tiens trop à la vérité pour ne pas modifier celle-ci. Deureusementje puis remplacer ce fait douteux par un autre non moins extraordinaire et plus authentique, puisque j’en ai été le témoin oculaire. ^ . Le maréchal Gervais de Tilbury, un peu consolé, écrivit