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104 LE DEBNIER

Nous n’étioDs pas toujours d’accord sur certaûM qm^ tions , et, avec la présomption de la jeunesse, il niait tout ce qui lui paraissait incompréhensible. Ne faites pas de même, Armande ; le doute ne mène qu’an néant : savoir, c’est croire. L’ignorance n’est qu’une négation involontaire. Je puis vous parler ainsi à vous, Armande, puisque vous avez eu un philosophe pour cousin et pour précepteur. Plaise à Dieu que nous le revoyions, ce brave Carlevan ! et je vous garantis qu’il aura des prodiges à nous raconter des pays lointains où la destinée l’a jeté. En attendant, ne vous brouillez point avec les dracs, puisque vous avez la mer entre vous et quelqu’un qui vous intéresse. Pouvez-vous oublier qu’il y a quelques années, on vit, pendant trois jours, « sur le quai du côté de la Roquette, un fantome se promenant à grands pas, en criant : L’heure est « passée/ il ne vient point. Finalement, le troisième « jour, vers la neuvième heure, un jeune homme arrive « en courant au rivage, se précipite dans les flots ; et depuis cette voix a cessé de se faire entendre. » Évidemment ce jeune homme était attendu par un drac, et il se vit forcé d’obéir à àa voix

— « Je voudrais bien , dit Armande, que vous puissiez me dire vous-même : J’ai vu un drac.

— <v Moi ou un autre, que m’importe, si ces démons à face humaine ont été vus par des personnes en qui j’ai autant de confiance qu’en moi-même ? Encore une fois, Armande , les monstres du monde physique sont moins extraordinaires pour moi que certains monstres de l’ordre moral et politique. N’en avons-nous pas un ici qui réunit les contradictions les plus bizarres ?

— « Et lequel donc ? demanda Armande.

Ce fait est cité dans les Olia.