Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/114

Cette page n’a pas encore été corrigée

BOI d’ABLES. 108

Roquette, dont le frère était prisonnier en Afrique, lui certiflait qne ce frère y avait vu le captif en question. Elle en concluait qu’il s’était évadé de la geôle en même temps que le lion.

— «C’est probable, dit le maréchal, et cela me fait plaisir pour l’honneur dn roi des animaux ; car un pareil fait ébranlait ma confiance dans les témoignages de sa générosité royale que l’antiquité nous a légués , depuis Thistoire d’Hannon de Garthage. Allons, on aura calomnié le lion , comme on calomnie tant d’autres puissances.

— « Je l’espère, dit Armande ; car ceux qui prétendent qu’il dévora un homme ajoutent quelquefois qu’il en dévora même deux ; et le second serait quelqu’un qui nous était cher à mon père et à moi.

— « Ah ! nous y voilà, Armande ; c’est de celui-là que vous veniez me psurler : votre cousin Garlevan, n’est-ce pas ?

— « Lui-même.

— « Eh bien^ qu’avez-vous appris de Garlevan depuis sa disparition ?

— « Hélas ! rien de bien positif ; mais si, desdeuxhommes disparus la même nuit, on en a vu un en Afrique, je soupçonne que l’autre pourrait bien être aussi dans les mêmes parages. Le matelot ajoute, quoique moins certain de ceci, qu’on disait sur la côte que Garlevan était esclave chez les Arabes. Or , avec les nombreuses relations qne vous avez partout, poursuivit Armande, j’ai pensé que, mieux que personne, vous pourriez parvenir à savoir ce qui en est.

— « L’indication est un peu vague, répondit le maréchal ; mais je vous promets de ne pas la négliger. Ge pauvre Garlevan ! je me souviens fort bien de lui : c’était un homme de talent, un habile physicien, quoique je le soupçonne de vous avoir communiqué son incrédulité.