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BOI D*ÀBLKS. 99

VOUS De préfériez perdre le poignet, ce que qaelqaes-QDs ont préféré, assiire-t-on , le boorrean d’Arles étant un opérateur fort adroit , qui vous retranche un bras ou la tète sans que vous vous en aperceviez.

— ^ Mon père^ dit Ârmande, serait charmé de vous entendre, persuadé que la prison est une retraite où les détenus peuvent se recueillir, et méditer avec fruit sur les inconvénients de la liberté.

— « Votre père a raison, Armande. Supprimer la prison des peines civiles^ c’est une hérésie que je comparerais à celle de ces prétendus réformateurs d’Alby, qui nient l’expiation dn pnrgatoire. Dans le code d’Arles il n’y a pas de milieu entre le ciel et l’enfer^ entre Tabsolntion ou les supplices. J’espère modifier un peu cela dans mes décisions ^ et envoyer de temps en temps à votre père quelques-uns de ces citoyens dangereux dont il excelle à faire des membres utiles de la république. Et à propos de vos hôtes, Armande» comment se fait-il que depuis trois ans bientôt la loge du lion soit restée vide ? On nous avait dit que la ville ’de Florence élevait un lionceau, dont elle nous ferait présent. Est-ce qu’il n’est pas encore d’âge à remplacer son prédécesseur ? ou la dernière tragédie dont la prison fut le théâtre ef£raye-t-elle maître Ferréol ?

— t Pensez-vous donc, monsieur le Maréchal, demanda Armande, qu’il soit si important pour la ville d’Arles de nourrir un lion ?

— «Très-important, ma fille ; c’est l’emblème vivant de la ville, la personnification de son blason tel que le lui donîia le fondateur du royaume d’Arles , le glorieux Boson , qui ne marchait jamais sans son lion. Il est tant d’autres traditions de la royauté arlésienne qui s’effacent de jour en jour, que je ne voudrais pas que