Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

BOI DABLBS. 97

le grand Leibnifz D’à pas dédaigné de se faire l’éditenr, et où l’on ne regrette pas de trouver tant de fables donteases à c6té de notions excellentes , le mélange des unes et des autres composant un miroir fidèle de l’érudition des douzième et treizième siècles. Gervais de Tilbury interrogeait tout le monde, recueillait tons les récits et toutes les anecdotes , sans en vérifier toujours très-soigneusement l’authenticité. Sa propre crédulité avait quelque chose de sympathique, si on peut parler ainsi : car on venait volontiers causer avec lui, parce qu’on était sûr de trouver à la fois uu conteur amusant et un auditeur attentif. De notre temps, son compatriote sir Walter Scott nous a prouvé que ces esprits fins et naïTs se reproduisent encore par intervalles sous le ciel britannique.

La fille de maître Armand Ferréol, bien connue du noble et populaire maréchal , en fut accueillie avec une grande affabilité, quoiqu’elle l’interrompit dans la rédaction d’un de ses livres des Otia imperialia.

— « Àh ! lui dit-il, je suis heureux de vous voir, ma chère Armande ; asseyez-vous là. Au milieu de nos pétulantes beautés d’Arles, vous m’apparaissez toujours comme une de ces sages et blanches filles de mon Albion ; je me sens rajeuni de vingt ans, rien qu’à vous regarder ; en tète à tète avec vous, je me croirais sur les bords de la Tamise plutôt que sur les bords du Rh6ne. Armande, si la marechale me donnait une fille comme vous, je serais le plus heureux des pères I

— « Permettez-moi de vous répondre, dit Armande, que madame la maréchale fera beaucoup mieux de vous donner une fille comme elle, puisque c’est à elle que nous devons le glorieux avantage de vous posséder à Arles.

— « Ah î flatteuse, comme déjà l’espiitarlésien dément )