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finies , et empiétant les nnes sur les autres. Le jnge de Tempcrear, qui eût été fort embarrassé peut-être pour déGnir ses propres attributions , se plaça hardiment au-dessus de tous les tribunaux, en invoquant plutôt sa science que son titre. On ne tarda pas à reconnaître qu’il possédait mieux que personne ce droit romain sur lequel se fondait toute la justice arlésienne. Ses interprétations des cas douteux et difficiles dirigèrent tous les avocats ; on citait plus encore l’illustre maître Gervais comme professeur que comme magistrat ; et, consulté par les hommes de loi aussi bien que parles parties, il devint peu à peu le Grand Juge de la république, un Chief- Justice^ comme on l’eût appelé dans le pays où il était né , un Justicia, comme on eût dit en Aragon, xxnJuge Mage, comme on dit plus tard en Provence, sans que nous voulions ici prétendre qu’il exerçât une fonction en tout point analogue h celle de ces magistrats étrangers, puisque, encore une fois, Tillustre Gervais de Tilbury devait son autorité plutôt à sa considération personnelle qu’à ce titre de juge impérial, auquel l’empereur avait ajouté ceux de Maréchal et de Chancelier. Ces titres honorifiques , et sa prétention d’être du sang royal des Plantagenets , lui permirent d’épouser une demoiselle noble , la sœur de l’archevêque Imbert d’Arguiêres. Ainsi allié aux plus hautes familles du pays , le maréchal de l’empereur d’Allemagne adopta Arles pour sa seconde patrie , renonçant sans retour à l’autre, quoiqu’il aimât à en parler, comme aussi il aimait à prouver sa reconnaissance à l’Allemagne , en dédiant ses ouvrages tantôt à l’empereur , tantôt au roi d’Angleterre. Infatigable écrivain, il aurait pu multiplier les dédicaces, car il a laissé plusieurs ouvrages qui attestent l’universaUté de ses recherches ; véritable encyclopédie de l’époque, dont