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BOI D’AALES. 95

éminents du siècle. L’empereur, voulant l’honorer au moins d’un titre, le nomma son juge du royaume d’Arles. Lorsque Gervais vint se fixer dans la ville et y réclamer son siège , les juges ne manquaient pas à Arles , chaque autorité ayant un droit de juridiction qu’elle exerçait à son gré, directânent ou par délégation. Ainsi l’archevèqueétant arbitre en matière ecclésiastique, et arbitre aussi comme seigneur temporel en son ancienne qualité de vicaire impérial, nommait au moins un juge ecclésiastique (l’oflicial), et un juge Isoque pour le représenter. Le comte de Pro vence avait son juge pour décider entre lui et la ville^ on entre lui et les seigneurs, s’il s’élevait quelque contestation relative aux coutumes (éodales qui pouvaient exister à Arles. Les consuls formaient un tribunal et nommaient un juge de la commune pour expédier les petites affaires civiles, plus un juge au criminel et un juge au correctionnel , un juge fiscal^ un juge de police, sans parler des commissaires qui instruisaient les procédures,lespèce de juges d’instruction. Chaque quartier enfin avait sa juridiction particulière, et chaque tribunal ses officiers salariés ; car, soit encore dit en passant, ce n’était pas plus alors qu’aujourd’hui le tempe de la justice gratuite : la justice nourrissait non-seulement les juges, mais encore le seigneur ou l’État qui l’administrait ; et l’on vit, en 1241, l’archevêque Jean Baussan céder, moyennant une rente de cent livres raymondines, Texa’cice et les revenus du quart de sa juridiction dans le vieux bourg d’Arles. Or, comme le fait très-bien observer le mémoriographe Aniberl, cette cession n’étant qu’une espèce de bail à loyer, le fermier y trouvait probablement quelque bénéfice. On devine quelle confusion devait exister dans le droit public d’un pays exploité par tant de juridictions , la plupart très-mal dé-