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HOMMAGE

Parfois, l’amour change d’armes, de fortune, de jeux, de tunique, de couronnes, de demeures, de nom. Ce soir, il ne lance pas la flèche, mais il fait du soleil avec son glaive, sur une tête exécrée, et, en vérité, la mort s’approche. Ce soir, ce n’est pas de sa fantaisie qu’il est riche et de la fleur à laquelle il donne, parfois, des yeux de fée, mais d’un sac rempli de pierres à lapider et qu’il porte avec ferveur, comme un méchant vagabond, sur ses épaules solides. Ce soir, il ne danse pas, mais il rit comme on fouette des bêtes…

Ah ! ah ! ce soir, ce n’est pas d’azur rédempteur qu’il est vêtu, mais de pourpre sans espoir, du pire rouge : du liturgique, et il se garderait de se montrer nu, car il sait que la ressource du Diable est dans le vêtement, et, pour un peu, l’amour, ce soir, prendrait la défroque d’un moine ou d’un damné, c’est à-dire la cagoule, car il a ses yeux à cacher.

Ce soir, il a, autour du front, le serpent de fer animé et venimeux, mais non la rose légère, et, quittant ses palais où les illusions