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L’INSATIABLE

Tu connais l’église qui est bâtie dans un coin de mon âme — n’est-ce pas ? — la lugubre et somptueuse et ravissante célébration de ses rites.

Mon regard a gardé, des reliquaires contemplés, la sombre et précieuse lumière de l’or qui vieillit dans le silence et l’odeur du Dieu cloîtré.

Entre dans cette basilique. Il me plaît d’ouvrir, avec toi, ses portes de terreur et de miséricorde, de te montrer la rose et le démon des alliances ingénues et terribles. L’encens nourrit les péchés grotesques et punis, l’indécence des Gargouilles grimace auprès des Anges qui portent le flambeau, le sceptre, le missel ou la clef… Chacune des perles des lampadaires est grelottante d’une petite source triste, les ostensoirs sont pareils à des soleils ravagés, et, sur les murs qui sentent le moisi et la myrrhe, adore la pourpre doublée de luxure des silencieux Princes romains.

Touche ces chapes funéraires. Des siècles