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LA NUIT DE LA DÉMONE

— Je vais te dire adieu.

— Mais tu reviendras ?

— Comment donc ? Ma présence te fut plus sensible pendant ces quelques nuits où nous avons couru, ici et là, mais est-ce que je te quitte jamais ? Ainsi, belle chérie, tu n’es pas seule.

— Ah ! ah ! ah !

— Pourquoi ris-tu ?

— Ah ah ! ah ! Tu es, Satan, aussi fat qu’un homme. Mais je suis bien fière : j’ai dupé Satan, lui-même.

— Toi, démone, tu es…

— …L’espoir, le désespoir ? Que de misères ! Et que de complications, la poursuite et le but ! Mais aimer pour aimer et, souverainement, comme on respire… Ne pas vouloir tirer des satisfactions de son amour… N’en désirer que de l’abondance… Ne lever jamais pour personne le voile odorant du mystère intérieur…

— Par ma corne et la tienne ! Si je m’attendais…