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SABBAT

ses festins, confondait les putains et les torches, par Sardanapale qui s’habillait en femme et respirait des sels, par le pape Innocent VIII qui, en bon père de famille, s’entoure de ses quatorze bâtards — tiens ! le plus petit porte, comme mon neveu Gustave, quand il avait quatre ans, une fort belle collerette blanche — adoré par les satrapes et les brahmanes, lorgné par les almées et les grands-prêtres, couvert de gui par les druides et d’éventails par les petits Chinois sauvés des cochons grâce au sou de la propagation de la Foi — laissez-moi essuyer, à mes yeux, un pleur reconnaissant ! — surveillé de près par un bon nombre de Hottentots, de Peaux-Rouges et d’Anthropophages, menacé — qui sait pourquoi ? — par leurs missionnaires barbus, toisé superbement par Moïse, ce célibataire à cornes, qui, les bras croisés je lui revaudrai ça ! — laisse le serpent d’airain qu’il cache dans sa poche, me contredire, salué par Job qui a du saint fumier plein le derrière, porté en triomphe par Saül qui a, comme tous les fous, les ailes légères, approuvé par une très gracieuse momie que berce un Pharaon impassible, touché à la tempe par le doigt démesuré d’un fakir pareil à une vieille racine, éventé par la palme du martyre et les voiles de ces dames : Sémiramis, la perle de Babylone ; Cléopâtre, le masque de l’Égypte ; Didon, la démone de Carthage ; Madeleine, la rousse de Magdala ; Ève, la première femelle ; Sara qui,