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LA NUIT D’UNE DAME DE QUALITÉ

Entrons chez la dame de qualité dûment baptisée et catholique dans l’âme, c’est-à-dire par le sadisme. Entre le portrait de Mme Lafarge, l’accusée mystérieuse, et une peinture d’amateur représentant ces anodins bluets qui pervertiraient le Diable, lui-même, tu vois, chez elle, un saint Sébastien qui a l’air d’agoniser deux fois : pour faire plaisir à ses flèches, d’abord… ensuite, pour rendre hommage à son ivoire si jaune et si parfait. Voici, encore, jetée avec désinvolture, sur le sofa, la chasuble bordée correctement, je veux dire sataniquement, de violet, et magnifiant, dans son bouquet central d’un rose si violent et si sournois, mon agression obstinée et souriante.

Que dit-elle, la dame de qualité, couchée sur le pelage qu’elle appelle si passionnément : « Ma bête ?… » Que dit-elle en caressant la douce antilope morte ? Elle dit : « Pouah ! Pouah ! Pouah ! » Qu’est-ce qui l’écœure ainsi ? Le péché commis ? Non. Le