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ET SES APPLICATIONS À L’ASTRONOMIE.

l’observation donne une avance de 574″. Il y a donc un résidu d’environ 42″, mais il me semble que ce nombre ne soit pas déterminé avec une grande précision. Malgré des tentatives variées (changement de l’exposant dans la loi de Newton, aplatissement du Soleil, planète intramercurielle, lumière zodiacale, loi électrodynamique, etc.), on n’a pas réussi à expliquer d’une manière satisfaisante ce résidu[1].

Einstein s’est demandé ce que donnerait la théorie nouvelle appliquée à Mercure, en ce qui regarde l’action solaire, rien n’étant changé d’ailleurs dans l’action des planètes. Or il est remarquable que, en introduisant dans la formule (9) les nombres relatifs à Mercure[2], on trouve 42″,9 : c’est la différence cherchée. On pourrait presque dire que ce résultat est trop satisfaisant, tant d’influences incomplètement

  1. Tout récemment (Comptes rendus, 29 août 1921), M. Gaston Bertrand a fait l’intéressante remarque qu’une infinité de lois d’attraction, dépendant à la fois de la distance et de la vitesse, conduisent à la formule (9), et rendent compte par suite du résidu relatif à Mercure. Telle est en particulier la loi

    ne différant de la loi de Newton que par le dernier facteur dépendant de la vitesse . Cette loi et celles visées plus haut ont évidemment un caractère artificiel, et ne se rattachent pas, comme il arrive pour l’application faite par Einstein, à une théorie générale conçue sans souci du cas particulier à expliquer.

  2. L’unité de longueur étant le kilomètre et l’unité de temps le trois-cent-millième de seconde.