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RENCONTRE


Pourquoi cette rencontre eut-elle tant de charmes ?…
J’avais un cœur plus beau que le rire de l’or,
Plus profond qu’un tilleul où de l’ombre s’endort
Et plus pur que le pain, que le sel et les larmes.

Oh ! je n’ai plus rien su ni du ciel, ni du temps,
Il n’était plus pour moi que vous et le silence,
Et je pris mon bonheur comme une urne, par l’anse…
Et les arbres, dehors, se mouraient de printemps…

Vous étiez là… Je vous ai vu… J’eus peur… Que sais-je ?
Mon amour dut jaillir comme la vérité,
Mon amour dut crier, dut gémir… La beauté
Fondait en moi toute lumière et toute neige.

Je vous ai vu… Vous étiez là… Roi de l’instant…
Votre force égalait la pourpre et le tonnerre,
Vous étiez doux de tous les parfums de la terre
Et beau comme un concert, tout à coup, éclatant.