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SÉRENITÉ


À peine si mon rêve ose sur toi voler,
Je te donne un amour, comme la nuit, voilé…
Je passe près de toi comme une chaste rose,
J’adore ta sagesse en tes regards éclose,
Et ton geste attentif et la longue douceur
Semblable, sous tes pieds, à de la mousse en fleur.
J’adore ton labeur, ta lampe qui le veille,
Et ta science au ciel des soirs d’été pareille,
Ta science qui brille à travers tes grands yeux
Comme une immensité d’astres calmes et bleus.

Je n’ai pas de révolte en ma haute souffrance,
T’apercevoir, parfois, me tient lieu d’espérance,
Et mon cœur tu pourrais vers toi le voir briller
Comme du cristal neuf et tout ensoleillé.