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TU TE SENS LA NATURE ENTIÈRE BIENVEILLANTE…


Tu te sens la nature entière bienveillante,
Sur tes mains rit le jour et s’incline la plante,
Tes yeux sont regardés, tant ils sont trouvés beaux,
Par les yeux purs et bons des humbles animaux ;
L’arbre te tend des bras tout chargés de sagesse,
Les ruisseaux coulent bleus en mirant ta jeunesse,
Des feuilles vont parmi tes cheveux… Sur ton cœur,
Une fleur meurt, légère, en son reste d’odeur…
Ton ombre est imprévue et charmante en sa fuite,
L’âme des horizons se disperse à ta suite,
Tu peux parler au fleuve, il t’écoute, indulgent,
Il déroule à tes pieds sa science d’argent,
Il t’invite à la vie, il t’enseigne le rêve,
Le travail te sourit quand le matin se lève,
L’idéal te salue en tenant ce trésor :
Le livre ouvert t’offrant sa double face d’or.
Les tout petits enfants te voudraient pour leur mère,
À tes doigts se suspend le fil de la chimère,