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Les bois sont pleins de mensonges
Quand on n’entend plus de bruits,
Et que les beaux yeux des songes
Se reflètent dans les puits.

Lampe, lampe, sois-moi bonne,
Ah ! défends-moi d’aller voir,
Dehors, le cor qui rayonne
Comme le soleil du soir…

Empêche bien que je veuille
Aller au val parfumé
Entendre un soupir de feuille
Ou la voix d’un Bien-aimé.

Fais couler ton regard tendre
Sur le petit grillon noir,
Sur sa douce sœur la cendre…
N’éclaire pas le miroir.

Que ta face se repose
Sur mon luth, sur mon fuseau,
Sur ma fenêtre bien close…
N’éclaire pas le ruisseau.