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Vous jetterez mon nom au profond des étangs…
De tout mon poids de pleurs vers la nuit je me penche…

Tout doucement en moi se tarit le printemps…
Vêtez-moi de la mort et de ma robe blanche…

Je ne répandrai plus mon cœur sur mes bras nus,
Je n’irai plus courir dans les heures écloses
Et regarder au fond des corolles des roses
Si la pluie a laissé ses grands yeux ingénus…

Ah ! je sens à mes pieds tomber sans bruit la vie
Comme un bouquet léger qu’à ses doigts on oublie…