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Je meurs d’avoir en vain sangloté mon désir…

Oh ! mes sœurs, pleurez-moi dans les fleurs fugitives,
Dans les adieux émus que murmurent les rives,
Dans l’été qui s’effeuille et le verger qui dort,
Dans les vents automnaux pleins d’un fantôme d’or…

« Notre sœur, direz-vous, dans les heures enfuies,
Eut le tendre destin des lilas et des pluies,
De septembre mourant dans l’arôme du thym,
Et de l’urne d’un lis sur les eaux du matin… »

Je sens que je péris de n’être pas aimée,
D’avoir de tièdes mains et la bouche embaumée…

Oh ! mes sœurs, plaignez-moi dans ce qui doit finir,
Dans l’auguste forêt, dans la source attendrie…

D’une rose des champs je fis ma rêverie…

Une étoile du ciel sera mon souvenir…

Du val monte, ce soir, le chœur des élégies…
Du puits monte, ce soir, la fleur des nostalgies…