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Mes vers, quand serez-vous la pleine mélodie ?
Quand m’entourerez-vous de l’ultime splendeur
Moi qui me meurs d’amour, de tristesse et d’ardeur
Comme le rossignol d’une nuit d’Arcadie ?…

Quand serez-vous, mes vers, aussi grands que mon cœur ?
Quand serez-vous l’azur où s’éploiera mon âme ?
Je vous sens imparfaits… d’une incomplète flamme…
Il me faut l’harmonie… ô vers, j’ai la douleur !…

Apprendrez-vous mon nom aux échos de ce siècle ?…
Qu’on ne m’impute pas un vaniteux espoir,
— J’ai l’esprit droit et pur — Mais j’ai l’orgueil de l’aigle
J’ai fixé le soleil…
J’ai fixé le soleil…Vers, faites-le savoir !…

— « Le génie… ah ! c’est trop… et la gloire est un leurre.
Pourtant, donne ton œuvre… et ton œuvre vivra
Immortelle, infinie et bonne… Il suffira
Qu’en la lisant, un soir, une autre femme pleure… » —