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CORTÈGE


Sœurs, nous qui respirons la nuit ardente et douce,
Nous irons vers l’amour en passant sur la mousse,
Nos rêves, se mêlant, auront un vol léger.
Doux comme le silence en un bois d’oranger.

Pour enchaîner l’aimé nous tiendrons des guirlandes,
Nos cheveux flotteront dans un vent de légendes,
Nous nous désignerons l’amour : « Là-bas… Là-bas… »
Et le sol du printemps gémira sous nos pas…

L’ombre de l’infini perpétuera nos voiles,
Et la paix roulera comme une mer d’étoiles…

Ô sœurs chères, fuyons… Je vois vos tendres yeux
De larmes consoler leur douleur d’être bleus.

Sur le ciel est resté l’éclat de l’heure enfuie…

Les souffles des pommiers ont embaumé la pluie…