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Ne l’obtiendrais-je pas, ce bien-aimé d’une heure
Et d’une éternité ?… Ce bien-aimé lointain,
Celui que je désire en devenant meilleure
Et le visage en pleurs tourné vers le matin ?…

Serait-ce vain la foi, la volonté sans trêve,
Tout ce que j’aurais mis d’âme à le conquérir,
Et n’aurais-je vraiment autant porté le rêve
Que pour être plus lasse au moment de mourir ?…

Non, Destin, tu seras tendre à l’âme fervente,
À l’esprit généreux qui croit et se combat,
Et, bientôt, effaçant l’absence décevante,
Emplissant tout l’espace avec un cœur qui bat,

Peut-être, à lui, Destin, me feras-tu connaître,
Dans ma neuve sagesse et ma neuve beauté,
Peut-être, ouvriras-tu doucement sa fenêtre
Et lui diras-tu : « Viens !…
Et lui diras-tu : « Viens !…Elle t’a mérité !… »