Page:Picard - L Instant eternel.djvu/249

Cette page a été validée par deux contributeurs.


UN RÊVE


Je rêvais, l’autre nuit, que j’entendais ton pas,
Ton pas qui s’approchait… — quelles étranges fièvres !… —
Tu parus… Brusquement, je te tendis les bras,
Et je m’agenouillai, tout le silence aux lèvres,
Tremblante des aveux où l’on ne parle pas.

Je vois encor mes bras tendus et l’éloquence
De ce geste muet, plein d’un passé si lourd,
Je te vois t’arrêtant et je vis le silence
Où, sur toi, s’effeuilla l’arbre de mon amour,
Où mon soupir profond aspirait ta présence.

Rêve délicieux !… Tu sais, c’est le premier,
Depuis des mois, des mois, qui m’ait faite ravie,
N’est-il pas, par le ciel, un message envoyé ?…
Et, peut-être, en un songe, ai-je appris que la vie
T’avait, enfin, ô cher, prié d’avoir pitié…