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LE TRIOMPHE DE L’AMOUR


L’apaisement se fait quand l’absence est complète,
Lorsque le geste est las d’attendre, d’espérer,
Quand l’esprit a fini sa véhémente enquête
Sur tous les vieux motifs de croire ou de pleurer.

Ah ! le silence, enfin, attendrit son visage,
L’instant coule plus vite et plus légèrement,
Et le cœur vous devient doux comme un paysage
De grands tilleuls dorés et de bleu firmament.

On n’a plus souvenir de telle ou de telle heure,
On ne vit plus de telle nuit ou de tel jour,
Et, dégagé de tout tourment, et de tout leurre,
Alors, dans un ciel pur, on voit monter l’amour.

Qu’il est beau, libéré de l’ancienne rancune,
Du doute, de l’espoir, de tout ce qui fait mal,
Il monte, il brille, il règne, il fait du clair de lune,
Il est tout seul, là-haut, comme un astre royal.