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PRIÈRE


Sois-lui clémente, ô vie ; ô terre, sois-lui bonne,
Avenir, sois-lui grand comme un soleil d’automne,
Qui luit au plein de l’air ;
Qu’il ait le meilleur pain, qu’on lui rende justice,
Qu’il ait, à ses côtés, l’instant toujours propice,
Et, sur lui, le ciel clair.

Arbres, gardez-le moi comme, dans l’heure brève,
Je l’ai connu pour mon tourment, mon mal, mon rêve,
Pour mon sublime orgueil,
Qu’il ait toujours ce front qui cherche et qui médite,
Cette sagesse sobre et fière qui s’abrite
Dans la paix d’un beau seuil.

Livres qu’il a touchés, qu’il a lus, qu’il vénère,
Entourez-le toujours de la même atmosphère
De gloire, de labeur,
Dites-lui d’appuyer ses doigts contre sa tempe,
Dites-lui d’éclairer toujours la même lampe
Avec son même cœur.